l’assertivité au service du management d’entreprise

L’entreprise : siège d’interactions humaines

L’assertivité - Qu’est-ce que c’est ?

En entreprise, nous collaborons en équipe pour concevoir, implémenter et délivrer des produits ou services porteurs de valeur pour nos clients. Celle-ci devient alors le siège d’interactions où nous exprimons nos idées, nos pensées, mais aussi nos ressentis et opinions pour faire avancer nos projets.

L’assertivité est un softkill qui, en entreprise, permet de développer l’affirmation de soi. Évitant les non-dits, elle peut aider à prévenir certains conflits voir même réduire le stress dans les équipes.

Si nous ne sommes pas tous toujours d’accord (et heureusement) sur une direction à prendre, une priorité à donner, ou encore sur le sens des actions à entreprendre, certains comportements ou opinions peuvent venir heurter nos valeurs et nous déranger profondément.

Mais alors comment l’exprimer ?

Dans cet article nous voyons, ce qu’est l’assertivité ; ses bénéfices ainsi que quelques clés pour arriver à exprimer ce que l’on ressent.

L’assertivité est la capacité à s’exprimer de manière claire et respectueuse, en affirmant ses idées, ses opinions et ses limites sans agressivité ni soumission par rapport à l’autre.

Ne pas être assertif à quoi ça sert ?

Cela peut être assez tentant de ne pas exprimer ce que l’on ressent surtout lorsqu’il s’agit de choses désagréables.

  • « Je vais encore passer pour le vilain petit canard de l’équipe »
  • « Je préfère que les gens aient une bonne image de moi »
  • « J’ai peur du conflit ou que cela n’envenime la situation ».
  • « Ils vont répéter, amplifier, déformer mon propos »
  • « Ça va me retomber dessus »

Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime !

Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime au plus profond de nous. Les non-dits s’accumulent et peuvent déclencher de nombreux maux:

  • Un impact sur le plan systémique de l’entreprise, comme sur le plan émotionnel de l’individu, voir sur sa santé.
  • Les non-dits s’accumulent, grandissent et peuvent déboucher sur des conflits.

L’expression « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » est assez représentative. Je vous propose alors d’imaginer l’assertivité comme un trou percé au fond du vase qui vous permettrait de le vider au fur et à mesure qu’il se remplit.

Les bénéfices de favoriser l’assertivité en entreprise

  • Exprimer nos limites, c’est nous affirmer, et faire part à l’autre de ce qui est important pour nous et donc nos valeurs.
  • Dans un espace où les choses peuvent êtres dites la confiance s’installe entre les membres de l’équipe et les biais cognitifs peuvent être identifiés plus facilement.
  • Exprimer ce que l’on ressent sur une situation qui nous dérange est aussi l’occasion de co-construire des plans d’action créateurs de valeur dans la durée.

Et vous, quels bénéfices verriez-vous à développer l’assertivité dans votre écosystème?

Comment s’exprimer sans hurter l’autre

C’est bien beau de savoir à quoi ça sert … mais comment on fait ?

Je partage avec vous quelques clés qui me semblent intéressantes à explorer en tant que moyens de développement de l’assertivité dans nos écosystèmes

 1 : Pratiquer la CNV

 

Dans son livre « les mots sont des fenêtres ou bien des murs », Marshall ROSENBERG, Psychologue américain décrit un processus de communication qui nous permet de rentrer en empathie avec l’autre et avec nous même

Il y décrit 4 étapes qui nous permettent d’exprimer des demandes de manières claire en se connectant à nos besoins et nos émotions

    • O (observation) : J’observe et décrit les faits constatés dépourvu de tout jugements et interprétation. Je ne parle que de ce qui aurait pu être observé par une caméra qui aurait enregistré la scène.
    • S (sentiments) : J’exprime mon ressenti, quels sentiments sont déclenchés chez moi par l’observation de ces faits – Est ce que cela me rend triste, en colère, joyeux, …
    • B (Besoins) : Ces sentiments viennent me renseigner sur un besoin qui a été satisfait ou insatisfait. Alors je le nomme et je l’exprime.
    • D (Demande) : Une fois les sentiments et besoins exprimés je peux formuler une demande à mon interlocuteur. Qui va être formuler de manière positive (éviter les négations)

Une demande est négociable, ce n’est pas parce que vous demandez que ça sera fait par l’autre. Lui aussi à des besoins. Comme expliqué par M. Rosenberg dans son livre « lorsque l’on dit non : c’est que l’on est en incapacité de répondre à nos propres besoins en disant oui »

 2 : Eviter le « tu » qui tue

 

Lorsque quelque chose nous irrite, il est important de différencier la personne (son identité) de ses comportements, de ses propos, ou encore de ses attitudes. C’est d’abord parce que cela vient hurter nos valeurs, nos limites, notre façon de voir le monde à nous. Ce qui dérange Pierre, ne dérange pas forcément Paul et c’est peut-être ce que Jacques adore !

Lorsque je parle de l’autre je le juge, lorsque je parle de moi : je m’affirme

  • Paul : « Tu es toujours en retard à nos réunions, c’est vraiment un manque de respect. »
  • Pierre: « Ce n’est pas vrai, j’ai eu un empêchement aujourd’hui. »
  • Paul : « Tu n’as jamais d’excuses valables, c’est typique de toi. »

Éviter le tu qui tue, revient à exprimer son ressenti à soi, plutôt que notre préjugé sur l’autre.

    • Paul : « Je me sens frustré quand nos réunions commencent en retard, j’ai l’impression que cela affecte notre productivité. »
    • Pierre: « Je comprends, je vais essayer de mieux gérer mon emploi du temps. »
    • Paul : « J’apprécierais vraiment si nous pouvions démarrer à l’heure pour maximiser notre temps ensemble. »

    Parler de soi et de ses ressentis permet l’expression sa perception de la situation. A contrario parler de l’autre émet un jugement sur sa personne.

    3 : Cultiver le Feedback

     

    Le feedback est un outil puissant pour développer l’assertivité au sein des équipes. En entreprise, cultiver le feedback c’est créer un environnement où les individus se sentent à l’aise pour donner et recevoir des retours constructifs sur leurs actions, leurs comportements ou leurs idées.

    L’objectif est d’encourager la progression et le développement de l’équipe, plutôt que de pointer du doigt les erreurs ou les défauts.

    Quelques principes à suivre pour un feedback pertinent :

    • Donner un feedback précis et factuel : Comme dans la CNV, on va se baser sur des faits concrets et observables, plutôt que sur des interprétations ou des jugements. Par exemple, au lieu de dire « Tu n’es jamais organisé », on pourrait dire « Lors de notre dernière réunion, j’ai remarqué que tu n’avais pas préparé les documents demandés ».
    • Ne pas oublier le feedback positif : Il est aussi important de valoriser les réussites et les comportements efficaces. En reconnaissant ce qui a été bien fait en étant précis sur le contexte, on renforce ces actions positives. Par exemple, dire « J’ai beaucoup apprécié ta présentation, elle était claire et bien structurée » est plus impactant que de simplement dire « Bon travail ».
    • Demander du feedback pour s’améliorer : Donner du feedback c’est bien, en demander aux autres c’est bien aussi. Pour développer une culture de feedback, il faut aussi être capable de solliciter des retours de manière proactive. Demander du feedback montre une ouverture à l’amélioration et renforce l’espace de confiance au sein de l’équipe
    • Encourager la réciprocité et l’ouverture : Recevoir du feedback est aussi important que d’en donner. Encourager les membres de l’équipe à partager leurs perceptions mutuelles crée un cercle vertueux d’amélioration continue. La clé est de rester ouvert à la critique constructive et de voir chaque retour comme une opportunité de croissance.

    Conclusion

    L’assertivité est bien plus qu’une simple compétence interpersonnelle ; elle est un levier de transformation pour le management d’entreprise. En favorisant une communication claire, respectueuse et authentique, elle permet de créer un climat de confiance et d’ouverture au sein des équipes, où les idées circulent librement et les conflits sont gérés de manière constructive.

    Mettre en place ces quelques pratiques présentés ici, c’est investir dans des relations professionnelles basées sur la transparence et le respect mutuel. Ces clés permettent de bâtir des équipes soudées, capables de collaborer efficacement, même face aux défis les plus complexes.

    Si vous souhaitez approfondir ces sujets avec vos équipes, n’hésitez pas à me contacter pour explorer ensemble les solutions de coaching adaptées à vos besoins.

     

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